Huit millions de personnes sont en situation de mal-emploi : elles n’ont pas d’emploi et souhaitent travailler ou bien ont un emploi en contrat précaire.

Le chômage touche très inégalement les catégories de la population. C’est avant tout une question de métier et de qualifications. Le taux de chômage des ouvriers peu qualifiés (15,4 %) est quatre fois plus élevé que celui des cadres supérieurs (3,7 %). L’âge joue aussi : 18,8 % des actifs de moins de 25 ans sont au chômage, soit 3,8 fois plus que les 50 ans et plus. Et lorsqu’ils sont en emploi, 56 % des jeunes ont un contrat précaire (CDD, intérim ou apprentissage).

Les immigrés sont doublement touchés par le chômage : ils sont souvent plus jeunes et moins qualifiés que les personnes nées en France. S’ajoutent des discriminations de la part d’employeurs et l’interdiction pour les étrangers non européens d’exercer de nombreux emplois. 11,2 % des immigrés cherchent un emploi, de même que 10,2 % des descendants d’immigrés, contre 6,5 % des personnes sans ascendance migratoire.

Les inégalités dans le monde du travail sont tout aussi fortes pour les personnes en situation de handicap. 12 % des actifs handicapés sont au chômage, contre 7 % de l’ensemble de la population active. Dans la fonction publique, les personnes handicapées représentent 5,9 % des effectifs, mais la part tombe à 3,6 % dans le secteur privé. Elles subissent des discriminations à l’embauche, même lorsque aucune adaptation du poste n’est nécessaire.

Entre les femmes et les hommes, les taux de chômage et d’emploi précaire sont similaires. Mais les femmes sont surreprésentées parmi les emplois non qualifiés (61 %) et sous‑représentées parmi les cadres (45 %).

La fracture sociale est majeure en termes de conditions de travail. 61 % des ouvriers qualifiés et 69 % des ouvriers non qualifiés déclarent subir au moins trois contraintes physiques telles que rester longtemps debout ou dans une posture pénible, porter des charges lourdes, ou encore subir des vibrations. En comparaison, seuls 7 % des cadres sont dans ce cas.

Les moins qualifiés subissent aussi plus fréquemment des horaires désynchronisés par rapport au reste de la société. 12 % des ouvriers travaillent la nuit par exemple, contre 1 % des cadres.

Infographies / © Benjamin Mispoulet, pour l’Observatoire des inégalités

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Rapport sur les inégalités en France, édition 2025. Sous la direction d’Anne Brunner et Louis Maurin, édition de l’Observatoire des inégalités, juin 2025. AJOUTER AU PANIER Voir le sommaire

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