18,8 % des immigrés ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. C’est 2,6 fois plus que pour les non-immigrés. Pour les immigrés du Maghreb, le taux de pauvreté est même de 23,6 %, contre 13,6 % pour les immigrés nés en Europe. Les immigrés représentent 10 % de l’ensemble de la population, mais 22,5 % des personnes pauvres.

Plusieurs facteurs se recoupent pour expliquer leurs bas niveaux de vie. En moyenne, les immigrés sont plus jeunes que l’ensemble de la population. Or, le niveau de revenus augmente avec l’âge. Les immigrés vivent dans des familles souvent plus nombreuses, ce qui réduit le niveau de vie car cet indicateur tient compte du nombre de personnes dans le ménage. Ils touchent des salaires inférieurs aux non-immigrés car ils occupent des emplois plus souvent précaires et moins qualifiés en raison notamment, en moyenne, d’un niveau de diplôme plus faible que celui de l’ensemble des actifs.

Les immigrés sont aussi victimes de discriminations à l’embauche et en cours de carrière, ce qui augmente leur risque de chômage et les conduit à accepter des emplois moins bien rémunérés. L’interdiction de travailler dans certains métiers pour les étrangers hors Union européenne joue aussi. On ne sait pas en mesurer le détail, mais les données sur la pauvreté comptabilisent aussi une partie des immigrés en situation irrégulière qui peuvent se déclarer fiscalement.

Au fond, les immigrés qui vivent en France cumulent deux types de difficultés. D’un côté, celles que subissent l’ensemble des personnes peu qualifiées dans un pays où le diplôme joue un rôle central. Ces catégories constituent l’une des composantes des classes populaires, plus souvent pauvres. De l’autre, des discriminations spécifiques, liées à leurs origines, soit du fait de ne pas détenir la nationalité française, soit en raison de leur couleur de peau ou de leur patronyme notamment.

Photo / © Ivan Constantin

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